dimanche 6 mars 2011

127 heures




Danny Boyle serait-il atteint d'une "tarantinite" aiguë, maladie consistant à faire reposer une carrière sur l'aura d'un seul film?.."Pulp Fiction" chez M. Tarantino et donc "Trainspotting" chez Boyle.

Son premier film, "Petit meurtre entre amis" a posé les bases d'un "nouveau" cinéma en Angleterre, le suivant aura consolidé les espoirs et d'une certaine manière, révolutionné la manière d'apprécier un film... "Trainspotting" pouvait se regarder comme un documentaire, un clip, un film voir même un dessin animé.


J'aurais aimé vous parlez de “Trainspotting”, mais malheureusement, “127 heures” sort au cinéma.


Pourquoi ce film et pas un autre? Parce que chaque film de Danny Boyle est un petit événement... Bien que versant de plus en plus dans une douce et certaine médiocrité, il est encore considéré comme une "valeur sûre et en devenir" du cinéma mondial. Un sursaut aura lieu avec "Slumdog Millionaire", oeuvre symbolique d'un cinéaste ayant du mal à grandir au milieu d'un monde gouverné par les adultes. Prenons “Millions”, mièvrerie grotesque mettant en scène deux jeunes frères, vivant dans une banlieue anglaise avec leur père, et qui trouvent un sac rempli de billets de banque. L'idée est sympathique, les possibilités nombreuses. Au lieu de cela, Danny Boyle nous offre un sous Mike Leigh sponsorisé par la Croix Rouge (La séquence de fin dans le village africain est d'une indigence extrême). DB réalisateur social? Surtout pas. Donneur de leçon?... Possible.



Pour son dernier film, Boyle choisi l'histoire d'Aron Ralston, jeune alpiniste resté coincé six jours et cinq nuits au fond d'un canyon, le bras droit coincé entre un rocher et une paroi. A l'aide d'un canif, il s'en sortira.

Tous les ingrédients sont réunis pour nous offrir un bon petit "survival movie" des familles.. Le film part comme un Danny Boyle, c'est à dire bien. Il joue sur les clichés dès le générique, nous installant confortablement dans notre fauteuil devant un film quasi SNCF. Peut-être devrait-il penser aux adaptations des Arlequins et autres SAS.

La musique est en totale adéquation avec le contenu de l'image, n'osant aucune contradiction mentale sur le spectateur. Tout est pré défini, le suspens est inexistant et le traitement des flashbacks totalement gratuit. C'est pourtant dans certaines de ces courtes séquences que l'on retrouve la patte du cinéaste mancunien.


Dire que "127 heures" est un film dénué de tout intérêt serait mentir. La performance solide de James Franco et le montage très rythmé permettent au spectateur de ne pas tomber dans l'ennui malgré un presque "Huis clôt" dans un trou de l'Utah..




RL