mercredi 28 septembre 2011

DRIVE




Youpi! Un nouveau Nicolas Winding Refn. Ca me faisait la même chose avec Scorsese jusqu'à Shutter Island... (Malgré le décevant "Les Infiltrés").

Refn, revient presque 2 ans après l'excellent Vahalla Rising, avec cette fois, un exercice de style mi-réussi mi-foiré. Pourquoi? Parce que tout ce qui compose cette oeuvre pourrait venir d'un autre film.

On retrouve du Mann, du Wenders, du Lynch... Monsieur a de bonnes sources d'inspiration mais en empruntant ce chemin, il a perdu cet aspect brut et sauvage qui faisait l'intérêt de ses films précédents.



Drive est un bon film, c'est une évidence. Mais c'est une oeuvre totalement vide. Ryan Gosling (qui avait été très bon dans Danny Balint ou Half Nelson entre autres), est méconnaissable; son personnage ne dégage rien, à l'image de Carey Mulligan en voisine paumée. Les seconds rôles sont plus consistants (Ron Perlman notamment).

Le film part sur une excellente note. La scène d'ouverture est un modèle de suspens. Le son, le découpage, les cadres donnent une sensation d'immersion totale. Le jeu simple de Gosling mettant en valeur ce tout. Puis, c'est la chute.

Le générique arrive et le film se meurt doucement. C'est une glace oubliée au soleil. Succession de scènes trop esthétique frôlant le pathétique, les acteurs se retrouvant dans ces tableaux contrastés, sans vraiment donner l'impression de savoir ce qu'ils font là. Et cette histoire de presque amour totalement impossible, qui une fois de plus vient parasiter un récit qui n'en a pas besoin ( certaines scènes "romantiques" m'ont presque donné la nausée tellement l'ensemble paraissait fait de sucreries pas assez acides, car peut-être non assumées).

Mais, comme pour certains la femme reste l'un des grands mystères de l'humanité, on continue à vouloir faire "galèrer" les protagonistes. Refn, ne nous fais pas une Nolan s'il te plaît!






Passons sur la molesse de Gosling, la fadeur de Mulligan et l'invisibilité de Bryan Cranston qui va avoir beaucoup de mal à sortir de son personnage de Walter White dans Breaking Bad, que nous reste t-il?...

Ah oui, Ron Perlman. En plus d'avoir cette sacrée gueule, il impose par son physique et prouve qu'un acteur peut continuer à progresser quelque soit son âge. Peut-être Refn devrait réfléchir à une prochaine collaboration avec ce type, car avec Bronson et Vahalla Rising, il a montré qu'il savait "animaliser" un être humain.

La mise en scène est masturbatoire. Calée, propre, sans trop de fautes de goût et globalement bien maitrisée... C'est bien là mon problème. Ca manque de fond. Peut-être la faute au scénario, écrit sur un post-it entre midi et deux (?).

Alors oui, j'aime les belles images et les beaux cadrages mais malheureusement, j'attends plus d'un film et surtout de la part de ce type, qui avec Bronson m'avait donné une belle claque.


R.L


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