mercredi 19 octobre 2011

Petite idée d'un cinéma sans saveur (et qui se meurt)




Bienvenu dans le 21e siècle mon ami. Tu l'as aimé ta séance ce samedi soir? Tu as vu quoi? Drive? The Artist? Un petit film d'auteur qui t'a retourné l'estomac tellement l'histoire était profonde et les acteurs sincères dans leur intolérable souffrance?.. Tu as préféré voir un blockbuster car tu vas au cinéma pour le spectacle?


C'est quoi le cinéma?... Ca peut-être un moyen de faire passer un message, pour d'autres, de divertir. Certains utilisent ce biais car rien n'est plus agréable que de prendre le spectateur pour un abruti. Ne sommes-nous pas tous qu'une belle bande de crétins écervelés qui ont souvent besoin d'un écran pour cultiver notre matière grise et nous donner l'impression d'évoluer intellectuellement?... Toi, t'es un génie qui tire son savoir grâce à la vérité d'un tiers. Le prêtre te dit de croire en Dieu, sois un bon soldat et tire toi une balle dans le pied, danse mon ami.


Le cinéma d'aujourd'hui est tel une grande église. A chacun son cinéma (église) pour assister au prêche (le film) final d'une civilisation malade, la notre. On nous balance la 3D pour donner du relief. Commencez par embaucher des scénaristes sachant tenir une histoire qui nous fera baver jusqu'à la fin.

Scorsese (encore lui) passe à la 3D. Le cinéma est malade. Cancer incurable, hépathite, sida. Pourquoi ne pas sortir une version remasterisée du Parrain en 3D?... Nous irions tous, moutons amorphes, vivre une expérience inoubliable dans notre église IMAX au coin de la rue.. Marlon en trois dimensions mon pote!


Je milite pour la construction d'un parc à thème reprenant l'univers de Metropolis. On y trouverait le Fritz Lang Burger qu'on ferait tomber dans l'estomac avec l'aide d'un petit Maria Cola bien glacé. Vas au diable suceur de frite. Je veux pas finir en Soleil Vert... Rends moi mon cinéma. Et surtout ne te méprends pas, continue à produire ton ciné tagada pour les profanateurs mangeurs de pop-corn au beurre transgénique, nous avons besoin de ton argent pour jouir de ce qui reste.


Le cas Weinstein interpelle. Ils ont su faire le lien entre les deux mondes. Celui du clinquant et du profit face à celui du pari et et de l'échec souvent inévitable. Ces types ont tout compris. Faisons une simulation grotesque. Je suis Harvey Weinstein, j'ai cinq films devant moi et je dois les "catégoriser". Le premier sera le film à oscar. Le second sera l'assurance d'avoir les comptes équilibrés à la fin de l'année. Le troisième, le coup de pouce qui permettra à la boîte de voir venir. Le quatrième, c'est le pari. Et le cinquième, un caprice. Le cinéma n'est qu'un business, mais un business grâce auquel nous pouvons apprendre, communiquer, partager, rêver... N'abandonnons pas la course au tout technologique si l'avenir de cet art passe pas là, mais n'oublions pas que la base reste avant tout ce que notre cerveau nous permet de réaliser et ce avec quoi nous lui offrons cette capacité. Mettons nous tous bien d'accord, la soupe de grand mère est toujours meilleure qu'une brique Maggi... Les ingrédients mes petits, les ingrédients sont la base de tout. Si la base est mauvaise, tout s'écroule. Et celle du cinéma commence à pourrir sérieusement.


(Harvey Weinstein)



R.L

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