mardi 25 janvier 2011

INCEPTION de Christopher Nolan


INCEPTION

(Mais ou est donc passé le type qui a réalisé "Following" pour seulement 6000$?)



Mais qui est Chris Nolan?

Pourquoi ses films me laissent-ils toujours un goût d'inachevé? Pourquoi m'a t-il fallu trois visionnages de "Batman Begins" pour ne plus l'apprécier et quatre de "The Dark Night" pour le placer au rang de quasi chef d'oeuvre?

Pourquoi la majorité de ses films tournent-ils en rond lorsqu'ils ne traitent pas d'un bonhomme costumé?

Pourquoi souffrent-ils toujours du même manque: l'érotisme? Nolan serait-il totalement asexué?


Là ou Burton arrivait à poser une empreinte très féminine (et sexuée) sur ses adaptations de Batman, la place que leur laisse Nolan est quasi inexistante; la femme est-elle votre ennemie intime, Chris Oedipe Nolan?

Dans ce dernier film, le personnage interprété par Marion Cotillard est une synthèse entre le rôle joué par Carrie Ann-Moss dans "Memento" et la femme morte de Guy Pearce.

Pearce et DiCaprio sont chacun hantés par le souvenir de leur femme disparue. Ils vivent la réincarnation d'un passé n'ayant pas vraiment existé, seulement connecté au réel par des câbles pour l'un et des morceaux de papier chez l'autre.




En bon illusionniste, Nolan s'obstine à grignoter la conscience et l'inconscient de l'être humain sans donner l'impression de savoir où il veut en venir. Il embarque le spectateur grâce à des effets visuels (superbes) et une intrigue écrite sur la saucisse d'un hot dog... Respect.

En ce sens, "Inception" reste l'une des plus incroyables arnaques cinématographique de ce début de millénaire (160 millions $ tout de même..), loin devant "Shutter Island" (que nous pourrions évoquer à l'avenir...) et "Indiana Jones 4".


"Inception" nous offre le spectacle sans âme d'un homme combattant son passé pour mieux faciliter sa fuite vers l'avenir; il avance masqué, seulement freiné par les incohérences d'un scénario cousu sur une toile de jute.

Ce film est un condensé de suffisance pédante allié à une forte dose de facilité narrative provoquant chez le spectateur l'illusion de regarder la onzième merveille du monde.

Oui, on se sent comme privilégié devant certaines images. Les parisiens apprécieront de voir leur ville se replier sur elle même (un peu comme la créativité artistique de Chris Nolan au fil des années), et les fans de James Bond jubileront lors des scènes d'actions. Mais où est passé Jason Bourne dans ce grand Barnum?


Des acteurs? DiCaprio semble absent quand Cillian Murphy surprend.

Cotillard vient chercher ses dix minutes réglementaires dans une grosse production hollywoodienne, chose fréquente depuis son Oscar.

Petit coup de coeur adressé à Tom Hardy. Découvert dans "Bronson" de Nicolas Winding Refn, ce type est un animal. Faites lui jouer un cancéreux en phase terminale ou le sauveur de l'humanité, il se passera toujours quelque chose. Une vraie présence.



Petite pensée pour Pete Postlethwaite dont c'était l'avant dernière apparition dans un film.



En conclusion, ce film m'a fait perdre 2h28 d'une vie dont le temps devient précieux.


RL



Aucun commentaire: